Table des matières

- Introduction
----- Introduction

- Chapitre I - Les News
----- News

- Chapitre II - Les Ouvrages
----- Date parution

- Chapitre III - Périodiques
----- Revues françaises
----- Périodiques vivants
----- Périodiques morts
----- Bulletins de Ligue
----- Périodiques vivants
----- Périodiques morts
----- Journaux français
----- Périodiques vivants
----- Périodiques morts

 

- Chapitre IV - Publications
----- Abbé Durand
----- Balédent
----- Barteling
----- Beudin
----- Bolzé
----- Crassier
----- Laun
----- Vardon

 

- Chapitre V - Imagerie
----- Gravures et curiosités
----- Cartes postales récentes
----- Cartes postales anciennes
----- Animaux
----- Afrique et Afrique du Nord
----- Femmes et enfants
----- Messieurs
----- Militaires
----- Divers

 

- Chapitre VI - Histoire
----- Résumé
 

- Chapitre VII - Le Livre Ancien
----- Glossaire

- Chapitre VIII - Bourse aux échanges
----- Questions-réponses ?

- Chapitre IX - Liens -

----- sites français
----- La Fédération Française de Jeu de Dames
----- Le site de Véronique Sapin
----- Le site du Damier Lyonnais

----- site étranger
----- Le site d'Arie Van der Stoep

 

felix-jules bolze



 

BOLZE, né en 1847, est sociétaire du damier lyonnais. Premier Président de ce club, puis de la fédération des damistes français qu'il a créée, Capitaine en retraite, BOLZE peut être décrit comme quelqu'un de "carré", qui ne mâche pas ses mots et doté d'un tempérament entier, parfois provocateur, mais il est surtout un rassembleur !
Il a compris que seule l'union fait la force et que la construction et l’évolution de notre jeu passent par cet état de fait.
Ses prises de positions sur l'abolition du soufflage et son objectif de réglementation lui valent souvent une certaine impopularité, même si on lui reconnaît de grandes qualités méritoires et de rassembleur.
Après les événements de 1912, les clubs sont néanmoins divisés et certains n'accepteront pas toujours de respecter la nouvelle règle du jeu appliquée dans les tournois officiels (le damier parisien sera le dernier grand club à adopter officiellement l'abolition du soufflage en 1922)Quand Bolzé disparaît en 1913, la France damiste possède toujours un trait d'union avec une autre revue fondée en 1911, "le damier", dont le rédacteur est Louis DAMBRUN.

Mais ça c'est une autre histoire ...


 

Coup fait en jouant par Bolzé  (1902- revue Leclercq)


Solutionniste et Problémiste



 
Joueur de club d'un niveau sans prétention, Bolzé aimait cependant les problèmes. Il participait régulièrement au concours de la revue Leclercq. Au concours de solutionnistes  de 1901 (148 problèmes à résoudre) il se place deuxième avec 288 points sur 296 !
Ses propres problèmes sont également appréciés

L’époque 1900

Une œuvre, un joueur.

Dans la série des publications de l'époque 1900,  il est important d'accorder une attention particulière sur l’œuvre de Félix-Jules BOLZé. Ce joueur lyonnais a apporté une contribution importante au jeu de dames, car, tout en étant créateur de la première structure nationale, la Fédération Des Damistes Français (F.D.D.F.) il sera directeur-rédacteur du premier organe officiel de cette fédération. Bolzé fut également l'auteur d'un petit livre "trois dames contre une - ou transpositions en dix mille combinaisons des problèmes de ce genre émanant de Manoury, Blonde, Huguenin etc...".


 

Cet ouvrage, de 56 pages, édité en 1901 à Lyon est de format in 8 (1). Le premier chapitre est consacré à l'historique du jeu, l'auteur signale qu'il ne fait que reprendre ce qui existe dans les ouvrages et n'a aucune prétention d'y ajouter de nouveaux éléments. Avec le second chapitre, on arrive dans le vif du sujet.
Cet ouvrage traite d'un thème  tombé  plutôt en désuétude aujourd'hui et pourtant... si l'idée n'est pas neuve même pour l'époque, il s'agit d'une réelle approche méthodologique que l'auteur a réalisé sur les fins de parties 3 dames contre 1.
Avant lui, Poirson Prugneaux (1855) en a fait une légère ébauche mais sans approfondir le thème. Bolzé commence par signaler les plagiats en citant pour exemple "le germe du fameux coup de Metz" (voir composition) attribué à Huguenin puis à Lamontagne, dont

des transformations anodines ont donné lieu à d'autres compositions publiées postérieurement, alors que l'idée originelle est bien la position décrite telle quelle. Pour bien comprendre la transposition des données de 3 dames contre 1, il est nécessaire de chercher quelle peut être la corrélation qui existe entre les cases du damier.

L'étude effectuée fait ressortir les"carrés dangereux"ou"zones dangereuses" au travers de 143 problèmes de 3 dames contre 1 qui composent cet ouvrage. C'est en allant à la recherche de cette corrélation et au constat des figures obtenues que ces termes sont venus à l'esprit. Il restait donc à les classer en "zones pleines" et "zones intérieures".
Une étude assez détaillée que je ne peux décrire ici est basée sur les transpositions et leurs corrélations et aboutit à huit genres de problèmes principaux de 3 dames contre 1.

Ces genres sont des thèmes principaux comme le trébuchet, l'enfermé, le tric trac, la souricière, le triangle, la colonne, les coulisses et le
composé.
L'auteur considère qu'il y a proprement dit 50 problèmes reposant tous sur les huit genres cités, mais qui donnent des combinaisons à l'infini et qui n'en sont que des corollaires. Avant de s'attribuer la paternité d'une idée, il y a lieu de s'assurer qu'il ne s'agisse pas d'une idée déjà existante.
Le troisième et dernier chapitre intitulé "les damiers" est une approche intéressante des différents types de damiers existants, et de leur notation différente. Après le premier livre français de jeu sur 64 cases de Pierre Mallet ("le iev des dames" (2) 1668) et Quercetano ("l'égide de Pallas" 1727) présentés avec des notations différentes, l'auteur parle du 100 cases et l'ancienne notation Manoury (1-50) (3) et l'actuelle (46-5).
Il décrit les différents types de damiers, comme le damier unicolore de Lallement (1802)
(voir dessin) ou le damier sans cases de Poirson Prugneaux (1855) auquel il suffit de tirer des lignes en direction des points, couplé
d'une numérotation originale et "dédalique" composée de chiffres et de lettres. Un autre damier unicolore voit le jour, présenté par Arnous de Rivière (1888).

Le damier universel

Nous sommes en 1909.

Eugène Leclercq, rédacteur de la revue "le jeu de dames" qui parut de 1893 à 1910 vient de mourir en 1908, la revue existe toujours grâce à Renoir qui a pris en charge la rédaction, mais la parution est difficile. Bolzé, alors Président de la fédération des damistes français, soucieux de fédérer les damistes, décide de  créer  une  revue fédérale  officielle  dont  le but est de développer une communication entre les damistes en vue de les regrouper afin de créer une émulation nationale ainsi qu'une reconnaissance par tous, de la récente fédération et de son autorité.  Enfin, il se pose en idéaliste avec l'espoir de faire du jeu de dames le jeu national français.

 

Cette revue, à parution mensuelle, vit le jour en octobre 1909 et s'intitule "le damier universel - organe officiel et mensuel de la fédération des damistes français - journal du jeu de dames".

Le titre n'est pas choisi par hasard car Bolzé a un but bien précis : réglementer la confusion des jeux, participer à son émancipation, arriver à son unification et créer le jeu de dames universel. L'organe doit également refléter de façon précise les actions de la fédération créée le 1er janvier 1909 (4), c'est à dire à une date très récente, mais dont l'utilité et l'autorité restent floues pour beaucoup de damistes (5). Il signale l'importance d'une structure collective en ces mots : "que tous les clubs de France se groupent autour du drapeau fédéral. La Hollande l'a compris et nous a devancés, ne restons pas en arrière et faisons comme elle !".

Les numéros comprennent 12 pages, dans un premier temps, puis passeront régulièrement à 16 pages. Une rubrique « communication » assurée par Bolzé reflète l'activité des clubs, la partie technique est assurée par des damistes lyonnais de renom comme Bonnard, Molimard,
Le Goff, Dentroux, qui publient des parties entières ; les problèmes et leurs solutions sont sous la responsabilité d'un problémiste, A. Pernet.
Une rubrique "technologie" aussi occasionnelle qu'amusante à lire fait son apparition. On peut y découvrir la description des us et coutumes du jeu de dames (pourquoi commence t-on avec les blancs ?), l'analyse des mots tactique et stratégie ou
thèmes précis (cas où la dame prend un rôle offensif...). Mais ce qui marque par dessus tout, à la lecture de cette revue, est la place consacrée aux règlements de toutes sortes. 
Bolzé est un féru de réglementation et il compte par ce biais officialiser les structures, les règlements ainsi que la règle du jeu.
Pour cette dernière, la revue servira de support pour le changement fondamental qui est à la base de notre jeu d'aujourd'hui :
l'abolition du soufflage.


L'abolition du soufflage
Nous sommes dans un contexte où le jeu se pratique de façon différente dans le Monde, bien sûr, mais même en France où, selon les régions, les joueurs de dames ont du mal à reconnaître une règle officielle nationale. On trouve donc les partisans du soufflage, de son abolition, ceux qui sont pour la notation Manoury, ceux qui sont contre. Alors qu'aujourd'hui les polémiques ne s'orientent pas spécialement sur ces choix qui sont adoptés dans le monde entier pour le jeu international, on retrouve de façon significative dans "le damier universel" des discussions sur ces sujets et qui sont d'une grande intensité.  En 1911, Louis Dambrun propose, dans la revue "le damier" dont il est le rédacteur, un projet de règlement nouveau, dans lequel il exclut le soufflage, (6) exposant ses raisons, se déclarant convaincu que ladite règle, non seulement est absurde mais qu'elle décourage les débutants. Il est certain de représenter la majorité des forts joueurs et ne doute pas d'arriver à ses fins. Cela attirera les foudres de Bolzé, rédacteur du damier universel qui, comme son nom l'indique, prétend représenter l'ensemble des damistes français. Bolzé, qui est partisan de la notation Manoury (7), est contre l'abolition du soufflage. Il propose de réglementer une fois pour toutes l'acceptation ou l'abolition du soufflage. Il demande à tous les joueurs, associations de s'assembler et de se consulter, et de réunir les voix de tous, sans exception sur le cas du maintien ou de la suppression du soufflage et des conséquences sur les règles du jeu de dames. Il ajoute cette maxime : "surtout pas de sentimentalités et d'emballements : le juste milieu des choses étudiées avec soin"  ou

bien cette expression qui définit bien le caractère de Bolzé : « soyez sévères mais justes ! ». En 1911, puis en 1912, dans chaque numéro, un chapitre important sera consacré à l'étude de l'abolition du soufflage. Ce sujet déclenchera des disputes, cordiales au début, puis d'une intensité incroyable ensuite, que Bolzé alimentera.
Les deux rédacteurs (Bolzé & Dambrun) se querelleront par revues interposées.
On retrouve dans le damier universel des extraits des meilleures disputes que le jeu de dames ait engendrées.
Certaines expressions laissent supposer l'émoi observé auprès des damistes français, comme "une question qui semble vouloir mettre le feu aux quatre coins du damier" ou bien "la suppression du soufflage est le plus grand fléau du jeu de dames !" ou encore "j'affirme que la suppression du soufflage est une iniquité, une fourberie" (Bolzé).
Je ne peux citer toutes les expressions employées, mais l'année 1912 fut l'apogée de ces discussions. Le ton baisse enfin en 1913, année qui vit la disparition de Bolzé et donc la fin de la parution du « damier universel » avec le numéro 43 de mai 1913.
Cette revue n’a pas eu une durée de vie exceptionnelle, mais elle a joué, malgré les dissensions, un rôle de communication et d’information essentielles dans l’abolition du soufflage, qui nous livre le jeu de dames dans sa forme actuelle.

 
Pour en savoir plus... Cliquez ici

© Copyright Stéphane FAUCHER.