Paris est le club le plus riche de France en joueurs de classe,comptant
dans ses rangs les 16 et 18èmes mondiaux.
De quels joueurs allait se
composer cette équipe numéro deux de la capitale.
Nous ne doutions pas
que le pilier de cette équipe serait
Régis Blanpain, qui jouait le rôle
d'épouvantail dans nos esprits. Nous compositions l'équipe différemment
de l'habitude, je passais au premier damier, tandis que Jean-François
espérait rencontrer son ami Guerbert au deuxième, afin de confirmer sa
victoire de Bourges, inversement Christian comptait prendre sa
revanche.
Mais l'idée d'interversion guida le choix des parisiens
également.
Cela débutait mal, pour notre quatrième damier Michel Vilar qui perdit
un pion dans l'ouverture d'une tenaille avec prise du mauvais coté.
Au
troisième damier, bien que d'un niveau inférieur à
Thierry Le Quang,
Jean-Marie Brindani se maintenait dans une position égale, sans
faiblesses évidentes.
Au deuxième damier, notre pauvre Jean-François Herszkowicz, se trouvait pressuré par l'ogre Régis Blanpain qui acculait
positionnellement le plus fort des romillons en lui infligeant la perte
de deux pions sans aucune compensation positionnelle.
L'affaire semblait
dans le sac pour les parisiens.
Il nous fallait imaginer au premier et
troisième deux victoires, je ne désespérais pas de la réaliser en
prenant l'initiative face à Christian Guerbert dont je n'ignorait pas
les qualités "combinatoires".
Tandis que j'investissait beaucoup de temps
pour calculer un dénouement heureux à ma partie, celle du quatrième
damier dont la victoire semblait promise à Mehdi Chemloul qui compta
deux pions d'avance se retournait en faveur de Michel Vilar, dont la
patience se voyait récompensée par une victoire inespérée.
Connaissant
la ruse de Thierry, j'avais peu d'espoir que Jean-Marie l'emporte, ce
qui se confirmait juste après que je perdisse.
Oui, alors que la
victoire m'ouvrait les bras, personnifiée par une dame souveraine à 49,
je commettais dans sa réalisation une inversion de coup qui me surpris
moi-même, au point que je laissais tomber le drapeau.
En effet, je
m'étais résolu au tenté de faute au 41ème, sûr que le système Fischer me
permettrait de remonter le temps qui commençait à s'enfuir
dangereusement.
Sur l'attaque je mettais à profit le temps de repos pour
préparer l'envoi à dame, mais au lieu de renvoyer le pion rafleur dans
sa position initiale, je commets immédiatement l'envoi à dame.
Il n'y a
donc plus de combinaison.
Angel Aniesa |